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Maladie de Lyme : la polémique

La maladie de Lyme est une maladie générale d’origine infectieuse et potentiellement grave. Cette infection est secondaire à la transmission d’une bactérie lors d’une morsure de tique et peut devenir chronique. Encore mal connue en France, les patients atteints se battent contre le déni médical tandis que le chiffre de personnes atteintes est sans cesse revu à la hausse. Zoom sur la maladie de Lyme.

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

La borrelia burgdorferi, dite la « borréliose de Lyme », est une infection bactérienne transmise par la morsure d’une tique infectée (la zoonose). Cette morsure se manifeste par la présence sur le corps d’une Erythema Chronique Migrans (une infection en forme de plaque rouge) qui peut se diffuser dans l’organisme. Il s’agit d’une maladie multisystémique, c’est-à-dire qu’elle peut toucher de nombreux organes comme les articulations, le cerveau ou le coeur.

La bactérie de la maladie de Lyme est un spirochète qui est porté par de très nombreuses espèces d’animaux sauvages. La maladie de Lyme est quasi exclusivement transmise à l’homme par la morsure d’une tique infectée. Il est généralement possible de se faire mordre du printemps à l’automne, lors d’une promenade en forêt ou dans les herbacées, où les tiques vivent.

Il faut entre 3 à 30 jours pour que la maladie de Lyme se manifeste sous forme d’une plaque rouge, inflammatoire, autour du point de piqûre. Cette rougeur va s’étendre progressivement en forme de halo et peut disparaître spontanément en quelques semaines après des périodes de fortes fièvres. Les malades peuvent également se plaindre d’une fatigue, de maux de tête, de frissons et de fièvre, de douleurs musculaires et articulaires. Il est aussi possible d’observer des ganglions lymphatiques gonflés.

Sans traitement, la maladie cause des douleurs articulaires, arthrites et autres lésions cutanées, cardiaques ou neurologiques. Après disparition de la morsure, détecter la maladie est complexe car la disparition de la morsure rend le diagnostic hasardeux. Dans le pire des cas, la maladie de Lyme peut provoquer la mort du foetus.

Mieux comprendre la maladie de Lyme :

 

La maladie de Lyme en bref

Stade 1

La morsure de la tique est visible sous forme d’une rougeur circulaire. Les principaux symptômes sont de la fatigue, de la fièvre des frissons, des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires et des ganglions gonflés.

Stade 2

Ce stade peut durer plusieurs mois, on remarque un désordre du système nerveux, des éruptions cutanées, des symptômes de l’arthrite, des palpitations cardiaques accompagnées d’une forte fatigue.

Stade 3

A ce stade la maladie peut durer plusieurs années et se manifeste par des problèmes neurologiques et d’arthrite récurrents.

Le maladie de Lyme en France : un combat contre le déni médical

En France, la maladie de Lyme est mal connue de notre système de santé et le traitement médical ne bénéficie d’aucune aide financière de la part de l’Assurance maladie. Les victimes de la maladie de Lyme sont souvent confrontés à l’immobilisme du corps médical, voire au déni.

« Il est lamentable que les pouvoirs publics et les autorités de santé n’aient pas une politique cohérente sur la maladie de Lyme » a déclaré Dr. Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine et codécouvreur du sida.

Une pathologie polémique

En cause, un diagnostic complexe avec plus de 70 symptômes à analyser et des tests sanguins fortement controversés. Si la maladie de Lyme est détectée trop tard, l’affection peut entraîner des dommages neurologiques irréversibles et handicapants. Résultat : les malades s’estiment laissés pour compte par les autorités médicales qui doivent se plier à des procédures strictes.

Chaque année, on estime que plus de 27 000 personnes sont touchées par la maladie de Lyme en France. Une estimation du Centre National de Référence des Borrelia de Strasbourg contestée par l’association Lyme sans frontière, qui estime qu’il y aurait « dix fois plus de cas ».

Des traitements antibiotiques de longue durée interdits

Si les patients reconnus atteints de la maladie de Lyme peuvent bénéficier d’un traitement antibiotique, celui-ci est jugé douloureux et extrêmement fatiguant. Problème : il est interdit aux médecins de prescrire des antibiotiques sur de longues durées. Et pour cause, « les médecins qui le font, même si c’est efficace, ne suivent pas les recommandations officielles et s’exposent ainsi aux foudres de la Sécurité sociale ! C’est une véritable chasse aux sorcières… », explique avec amertume le Pr. Christian Perrone, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital Universitaire de Garches.

De l’ignorance à la colère

Depuis le 18 juin 2016, Matthias Lacoste a décidé de porter son combat médiatiquement. Atteint par la maladie de Lyme, et bientôt sans ressources, il entame une grève de la faim pour alerter les autorités médicales et sensibiliser la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Désespéré, il est décidé à se faire entendre et à défendre sa cause qui est aussi celle de milliers de malades qui livrent un combat quotidien à la maladie et ruinent leurs foyers faute aux coûts exorbitants des traitements.

Ce combat avait déjà été mené en 2014 par Viviane Schaller et Bernard Christophe, deux pharmaciens alsaciens, accusés par la l’Assurance maladie de fraude pour assurer la détection et le traitement de la maladie de Lyme auprès de plusieurs patients atteints.
Ces deux visages emblématique de la borréliose de Lyme, ont été appuyé par l’expérience du Pr. Perrone :

« Sur la maladie de Lyme, rien n’a bougé depuis 30 ans. (…) Les tests ne sont pas fiables, (…) la maladie de Lyme est sous-diagnostiquée depuis des dizaines d’années et les conséquences sont terribles. »

En attendant, ces dernières semaines, la maladie de Lyme n’aura jamais autant fait parler d’elle. Un collectif de 70 malades veut porter plainte contre les fabricants de tests et contre l’État français.

Sources:

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